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Photo du rédacteurMarion Bbkr

ADO : L’anorexie mentale chez l’adolescente, un mal qui ronge en toute discrétion

L’adolescence est un des moments de la vie les plus difficiles à gérer. Durant cette période, on n’est plus vraiment un enfant mais pas encore un adulte. L’adolescent doit donc à la fois faire le deuil de cette enfance qu’il quitte et devenir une personne autonome et réfléchie… Pas facile !

C’est pourquoi, les hormones en ébullition, l’esprit perdu et le corps débordé par tous ces changements, les adolescents explosent… ou implosent. Leur crise peut apparaître par des sautes d’humeur, le refus d’obéir aux parents, la paresse, le manque de motivation, le besoin de se mettre en danger, de braver les interdits, d’avaler tout et n’importe quoi, de détruire, de se détruire. Bienheureux sont les parents qui connaîtront cet adolescent rebelle !

Le plus malin des maux est souvent insoupçonné : une jeune fille calme, studieuse, assez solitaire et pourtant très proche de sa famille, qui aime venir en aide, faire la cuisine mais qui étrangement, mange peu ou passe beaucoup trop de temps aux toilettes, surtout après les repas… Pas très annonciateur d’une crise sévère… Et pourtant, ce genre de cas est typique des troubles du comportement alimentaire et lorsque les proches s’en rendent compte, il est déjà presque trop tard pour réagir efficacement.

Dans 9 cas sur 10, ce sont les jeunes filles qui seront touchées par ces maladies (l’anorexie mentale et la boulimie). Dans cet article, nous aborderons le cas des jeunes filles atteintes d’anorexie mentale car c’est le trouble le plus discret et le plus difficile à évincer. Il entre complètement dans le système inconscient de sa proie causant des dégâts souvent irrémédiables. (Toutefois, si vous souhaitez en savoir davantage sur les troubles alimentaires, je vous invite à vous procurer mon livre dont vous trouverez le lien à la fin de cet article.)

En effet, l’anorexie mentale commence par anéantir l’image positive de soi : la jeune fille ne se voit plus telle qu’elle est vraiment, son image parait déformée au point qu’elle se sent constamment en surpoids… à cela s’ajoute la disparition de la sensation de la faim, puis l’incapacité à éprouver des variations de vécu ou d’émotions associée à des difficultés à en parler ; le tout accentué par un effet addictif puissant : le contrôle de l’appétit enclenche une satisfaction personnelle accentuant davantage les troubles.

Mais ses conséquences sont dévastatrices, outre la perte effective de poids, les nombreuses carences en nutriments et vitamines apportent une baisse du système immunitaire, un rythme cardiaque plus important, l’ostéoporose, la perte des cheveux…Et le terme peut s’avérer fatal…

Je vous invite à lire le récit autobiographique de Geneviève Brisac, Petite, dans lequel elle relate cette affreuse expérience de l’anorexie alors âgée de 13 ans. Ce livre est accessible et peut être lu dès l’adolescence. C’est un témoignage simple, touchant et efficace qui nous permet de rentrer dans la tête d’une jeune fille bouleversée et de voir à quel point cette maladie est terrible ! En voici un court passage : « Tout va continuer comme ça, éternellement. Je sais aussi que ça ne peut pas du tout continuer, mais je ne vois rien devant moi, je n'ai aucun espoir. Un petit enfer s'est substitué à la vie d'avant, insensiblement, je ne vois pas la différence. »

Malheureusement, il est très difficile de cibler les causes précises de ce mal horrible. Certaines tendances font penser à un souci d’ordre organique comme un dérèglement du système hormonal, un dysfonctionnement du cerveau créant des perturbations au niveau des neurotransmetteurs ou encore un lien génétique. Tout cela est très scientifique, certes, mais n’explique pas la plupart des cas. Parfois, ce trouble peut provenir d’une trop grande difficulté à gérer les changements liés à l’adolescence. Chez les jeunes filles les plus fragiles émotionnellement, certains chocs terribles (deuil, séparation des parents…) peuvent aussi être le déclencheur. Enfin, notre société actuelle n’aide absolument pas un adolescent à accepter son image : d’une part, on nous pousse à acheter sans cesse, à consommer plus gras, plus salé, plus sucré, à coup de publicités prônant des aliments plus caloriques les uns que les autres (et je ne parlerai pas de ces chaînes de restauration rapide nauséabondes…) et d’autre part, on nous inonde d’images sculpturales, de corps dont la maigreur semble être l’apothéose de la beauté… Comment l’adolescent peut-il trouver sa place avec assurance et estime dans cette société aux propos contradictoires et au catalogue d’achat démesuré ?

Comment venir en aide à une adolescente atteinte d’anorexie mentale ? Il n’y a pas de solution miracle pour guérir de l’anorexie. La première étape est que l’adolescent prenne conscience de son trouble et veuille en guérir (la première mais la plus difficile des étapes !). Les proches ne doivent surtout pas tenir de propos réguliers centrés autour du poids, de la nourriture, du corps de la jeune fille, car c’est appuyer davantage là où ça fait mal ! Au contraire, il faut la soutenir, l’écouter, lui apporter l’épaule dont elle a besoin pour affronter ce mal horrible dans le respect de son intimité et avec la plus grande douceur possible…

Si l’anorexie est trop importante ou dure depuis trop longtemps et que la vie de l’adolescente est en péril, alors l’hospitalisation est nécessaire. Parfois, séparer l’adolescente de sa famille et de ses habitudes peut être une action salutaire pour sortir de cette spirale infernale qu’est l’anorexie.

Enfin, je ne pourrais que vous conseiller de vous tourner en premier lieu auprès de votre médecin de famille, et de thérapeutes dont les troubles du comportement alimentaire sont dans leur champ de compétences. Sachez aussi vous entourer de personnes positives, de confiance, qui pourrait aider votre enfant ou vous-même à se sortir de cette impasse.

En ce qui me concerne, je suis assez impuissante face à ces troubles mais je peux vous aider à mieux gérer la situation, vous donner des astuces pour vous détendre, positiver, envisager la suite avec plus de sérénité. Je peux aider votre enfant à regagner la confiance perdue, à recharger son estime (mais j’insiste sur la nécessité de suivre en priorité une thérapie avec un médecin qualifié). N’hésitez pas à me contacter !

· Lien vers mon livre : 10 points pour mieux comprendre les troubles du comportement alimentaire chez l’adolescent.

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